Page de garde Solis, un monde à part...



Les relais Monnier.
A l'origine, Monnier avait prévu d'installer un peu partout sur Solis des relais à partir desquels les marcheurs pourraient se regrouper. Il voulait instaurer un système d'omnibus par dirigeables, pour faire la tournée des relais toutes les trois semaines et ramener les marcheurs à Friedrischafen (Alpha du Nord, région équatoriale).
En utilisant les divers "Manus" (LZ-1, LZ-2 et LZ-4), Monnier a mis en place son réseau de relais. En trois ans, quarante de ces tours-cabanes sont installées un peu partout sur Solis, toujours dans des endroits bien en vue et assez ventés.
Il faut environ deux mois au "Manus" pour faire le tour des relais, et environ un mois au "Ziggy" (LZ-12), un quadriplace plus rapide mais non habitable.
Les relais Monnier sont donc des cabanes en bois montées sur pilotis et équipées d'un aérogénérateur, placé sur un pivot vertical. Ce générateur alimente une lampe à filament montée dans un réflecteur parabolique et dont le faisceau et renvoyé par un miroir à 45°. Tout cet équipement tourne avec le vent, envoyant un signal lumineux aux alentours. Une cellule photovoltaïque détecte la lumière pour couper la lampe pendant le jour. Le miroir est d'une taille suffisante pour, en plein jour, être détecté à une bonne trentaine de kilomètres T par temps clair. Les performances de nuit sont un peu meilleures, suivant la force du vent et surtout suivant l'état de la lampe et du générateur.
Les relais Monnier sont encore utilisés de nos jours. Les marcheurs s'en servent, surtout pour laisser des traces de leur passage à l'intention des autres marcheurs, ainsi que des provisions ou des outils en surnombre. Mais surtout, on sait que les Soliens qui ont adopté le surprenant nomadisme aérien en ont fait leurs points de rendez-vous.
La plupart des relais sont bien entretenus par leurs occupants occasionnels, et presque tous sont encore opérationnels, car les nomades aériens changent les lampes et entretiennent les générateurs.
Il arrive parfois que ces mêmes nomades emmènent un marcheur, si leurs conditions de masse flottante le leur permettent.