Page de garde Solis, un monde à part...


Le peuple solien.
Les Soliens n'ont pas d'histoire écrite, pas d'archives ni de bibliothèques, ne font que peu de commerce, et toujours sans documents, vivent en autarcie, ne font ni guerre, ni monuments, ni projets. Brefs, ils sont ennuyeux au possible pour les té-riens aventureux.
Autant que les marcheurs peuvent le déterminer, les Soliens sont des humains. Leur type morphologique est très proche des peuples de Té-ra originaires de Sudasia. Ils ne pratiquent ni l'agriculture, ni l'élevage, mais près de chaque village, on trouve des zones naturellement riches en fleurs, fruits, légumes, céréales, bois de construction, animaux herbivores et oiseaux divers. Ces zones sont parfois irriguées, et il est visible qu'elles ne sont pas naturelles, bien qu'il soit impossible de les délimiter.
Ils n'ont pas d'industrie, mais on trouve partout des ateliers d'artisans qui répondent de façon locale aux besoins technologiques.
Dans chaque village, les forgerons, les menuisiers, les potiers, les tisserands, les verriers, les sculpteurs réalisent tous les outils et ustensiles nécessaires à la construction des maisons ou aux travaux quotidiens, essentiellement des haches, des scies, des marteaux, des clous, des pinces, des vis, des pelles, des bêches, etc.
Chaque outil est fabriqué à la demande, avec un grand soin et une extrême personnalisation, il s'adapte à la main et au caractère du demandeur, en ce sens qu'il peut être très simple, strictement fonctionnel ou d'une grande sophistication esthétique.
Si l'outil doit servir à une tâche communautaire, il est fabriqué gratuitement, sinon, un système compliqué de troc tournant assure à l'artisan la contrepartie.
Il est difficile pour un marcheur d'acquérir ne serait-ce qu'une scie, car il faut être intégré au système communautaire et pouvoir communiquer, ce qui n'est pas simple. Cependant, plusieurs marcheurs rapportent qu'un beau dessin peut faire office de monnaie d'échange, et qu'un artisan peut réaliser gracieusement un objet dont le plan l'a séduit. Le troc est très aléatoire, car les valeurs que nous attribuons aux choses ne sont pas les mêmes que pour les Soliens. Une simple pierre lisse ou un morceau de bois peut avoir plus d'attrait pour eux qu'un diamant brut.
Les artisans maîtrisent très bien le travail de toutes sortes de bois, utilisés de la charpente des maisons jusqu'aux services de table. Ils connaissent aussi le travail de la pierre, des métaux, du fer et de l'acier, du cuivre, de l'étain et de l'aluminium, le forgeage et la fonderie, ainsi que la poterie, faïence et céramique, et la verrerie. Les machines compliquées ne les rebutent pas, on en trouve dans des moulins, des pressoirs, des tissages, des scieries, des carrières, des mines, des filatures, des tanneries.
Les sources d'énergie principales sont l'eau, le vent, la vapeur dans certains cas. On rapporte aussi l'usage de l'électricité pour des applications d'électrolyse dans le traitement des métaux. Toutes les installations de production d'électricité "connues" sont hydrauliques, là encore avec un aspect "naturel" des barrages, qui empêche de les trouver facilement.

Sources de lumière domestique.
Toutes les activités cessent au coucher du soleil. Dans les maisons, les soliens utilisent une sorte de lampe mi-animale mi-végétale, qui émet une lumière douce mais bien suffisante lorsqu'on la pose sur une surface humide. Placée dans une coupelle avec quelques gouttes d'eau, la lampe-ruche peut ainsi fonctionner pendant 100 à 120 jours, puis elle vire au bleu. Il faut alors la porter assez loin des habitations, car elle libère la nuit des pseudo-insectes minuscules, brillants et rapides, très jolis, mais très susceptibles et dont la piqûre est très douloureuse.

Sources de chaleur.
La combustion de bois, de charbon de bois, de charbon et de pétrole dans des fourneaux ou des chaudières produit l'essentiel de la chaleur utilisée pour les activités de métallurgie. Le charbon et le pétrole soliens sont de même nature que leurs homologues té-restres. On les extrait de mines et de forages artisanaux, et le pétrole est transformé en plusieurs sous-produits dans des unités de distillation de très petite taille.
L'usage du feu, nécessaire à nombre d'activités technologiques, est entouré des plus grandes précautions. Tous les ateliers pyrogènes sont entourés d'une sorte d'abreuvoir rempli d'eau, faisant le tour du bâtiment, et auquel sont suspendues des ribambelles de seaux. Les toits plats sont la plupart du temps des sortes de piscines ou bien, s'ils sont en pente, ils sont creusés de rigoles où de l'eau circule en permanence.
Les fumées produites sont systématiquement supprimées par des systèmes d'arrosage et de filtration intégrés à chaque cheminée. L'apparition de fumée déclenche une activité débordante chez tous les villageois présents, et la source en est vite maîtrisée. Les marcheurs doivent savoir que le feu ouvert est absolument interdit dans les villages et à proximité, et que l'infraction est partout sévèrement réprimé. Cela signifie souvent l'élimination physique du coupable, sans considération aucune.

Farine, moulin à eau, a vent, meules.
Echanges : poissons de mer, céréales, bois, miel, sel, fruits, tissus, étoffes, cuirs, soieries, cordes, métaux, minéraux, objets manufacturés.
Transports : par mer, caboteurs pêche/vente alternativement, bateaux à quille démontable, par terre, chariots légers, à voiles, traction animale, ballons d'hydrogène.