Page de garde Solis, un monde à part...



Les marcheurs célèbres : Gerd Lennardt.
4 août T 98525 octobre T 997
Tout jeune ingénieur polytech, Gerd Lennardt débarque à PK pour travailler à l'Agence Industrielle. Il rencontre plusieurs marcheurs et décide de partir à l'aventure lui aussi. Il commence son voyage de façon classique, mais très vite, il réussit à faire travailler divers artisans soliens, surtout en raison de son talent de dessinateur.
Grâce à leur aide, il fabrique une sorte de char à voile propulsé par un moteur électrique, alimenté par des cellules photovoltaïques et des batteries plomb-acide. Cet engin est bien adapté aux trajets dans les immenses prairies d'Alpha. Alors qu'il séjourne dans un village de pêcheurs du nord-est d'Alpha, il apprend que régulièrement, un voyage de pêche s'organise en direction du nord, puis le long des îles du nord-ouest de Gamma, pour rejoindre les habitants du désert et troquer le poisson contre divers métaux et minéraux.
Il décide de les suivre pour essayer de réaliser des batteries plus performantes (au sodium-chlorure de nickel, Na-NiCl).
Il démonte donc son engin et se joint aux pécheurs alphéens. Lorsqu'ils arrivent aux villages gamméens, il rencontre Jak Monnier, un de ses collègues qui a pris le vert peu de temps après lui. Monnier utilise des aérogénérateurs éoliens pour extraire l'hydrogène de l'eau par électrolyse.
Il cherche aussi à fabriquer un moteur performant pour ses premiers dirigeables.
L'entente entre les deux hommes est immédiate, ils installent le moteur de Lennardt sur un dirigeable de 2 tonnes de charge utile, gonflé à l'hydrogène, qu'ils appellent "Amitié". Lennardt fabrique pour l'engin un deuxième moteur, puis un autre destiné à un ballon plus petit (300 kg de charge) mais pouvant aller à plus grande vitesse. Les deux projets sont menés de front, le dirigeable rapide doit servir à poursuivre les navettes pour récupérer leur occupant.
Leurs travaux achevés, Lennardt et Monnier commencent à suivre les côtes de Gamma vers le sud. Ils atteignent la plus occidentale des îles, et là, l'occasion se présente de tenter la première poursuite de navette. C'est un échec, la vitesse atteinte est insuffisante pour suivre l'artefact, mais Monnier a une autre idée pour atteindre ce but. Les deux hommes traversent l'océan pour rejoindre Alpha. Ils se dirigent vers PK tout en mettant au point plusieurs systèmes.
Gerd Lennardt met au point un système optique de communication à distance conçu par Monnier, pendant que ce dernier travaille sur un "lasso" capable de s'accrocher aux navettes pour se laisser remorquer (voir "Les marcheurs célèbres : Jak Monnier").
Le groupe Monnier s'installe à l'ouest de PK, au pied de la cordillère d'Alpha, sur les rives d'un grand lac, non loin d'un gros village solien. Ils nomment leur implantation Friedrischafen, et le lac Bodensee, ou lac de Constance, pour rappeler un épisode de la conquête de l'air sur la Terre antique.
L'atelier dirigé par Lennardt s'attaque aux projets conçus par Monnier. Les soliens apportent leur contribution avec bonne volonté, et leur niveau technique permet une rapide progression de tous les travaux envisagés.
Lennardt met à profit ses connaissances en chimie pour construire des fusées postales rudimentaires destinées à communiquer avec PK, mais le plus grand projet est celui d'un dirigeable de grande taille, à armature métallique, qui effectue ses essais au-dessus du lac, à partir d'un immense dock flottant.
Gerd Lennardt ne participe guère au regroupement des marcheurs entrepris par Monnier. Sans renier la réussite de ce projet auquel il a puissamment contribué, il préfère rester quelque peu à l'écart du groupe humain et se consacrer à l'atelier. Il réunit autour de lui beaucoup de Soliens, qu'il forme et dont il apprend beaucoup sur Solis et les mystérieux rêves communs, les matériaux et les ressources naturelles.

Un changement radical.

Après l'attentat contre Jak Monnier et son groupe, il se rend sur les lieux, puis plante sa balise, sur les lieux même de la catastrophe, et rejoint PK.
Lennardt publie un premier récit que l'on pourrait qualifier de "classique", qui constitue un véritable document, montrant le niveau technique élevé latent chez les soliens.
Deux ans plus tard, il commence à récupérer tous les exemplaires de cette première édition. Elle est aujourd'hui introuvable mais cependant très activement recherchée, car une rumeur prétend qu'elle contient un code permettant de résoudre les rêves collectifs des marcheurs. Lennardt édite ensuite une nouvelle version, plus étonnante, dans laquelle il développe sa théorie personnelle sur l'origine de Solis, et recommande l'isolement total de la planète.
Il se met a prêcher pendant des années le danger que représente le peuple solien, en qui il voit l'instrument d'une machination ourdie par des puissances malveillantes. Selon lui, un projet d'anéantissement ciblé sur la race humaine tout entière est la clef de l'existence de Solis. Ses arguments sont très convaincants, car ils mêlent adroitement le connu et l'inconnu, et apportent des réponses satisfaisantes aux questions que tout le monde se pose sur les mystères de Solis.
Il réussit à réunir autour de lui quelques partisans, puis, passant de la théorie à la pratique, il tente sans succès de saboter la Station Klutter.
Aujourd'hui âgé de 105 ans, il est toujours emprisonné sur Mikla-5. Le mouvement qu'il a impulsé, la Tour de Garde, tente par tous les moyens de limiter l'accès à Solis.