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Le kinutier.

Parties toxiques | Parties comestibles | Usages pratiques

Le kinutier est une sorte de liane mi-grimpante mi-rampante qui fournit un fruit ressemblant à une grosse noix en forme de courge. Ce fruit, appelé kinute, ou noix-coffre, est utilisé pour garder en sécurité des objets peu encombrants. Le kinutier pousse sur tous les continents, à l'exception des lieux recouverts de neige en hiver sur Dzêta et Epsilon. Sans être rare, le kinutier n'est pas répandu.
Description
Juste au niveau du sol, la plante présente un bulbe aérien duquel part l'unique tige grimpante et les tiges rampantes, au nombre variable, mais pouvant aller jusqu'à sept.
La partie grimpante de la plante s'enroule autour d'un support quelconque, mais peut très bien se dresser et tenir en l'air toute seule. La tige fait entre 1 et 2 cm T de diamètre, et elle s'enroule sur elle-même par endroits, formant des spires en forme de ressort. La tige grimpante porte les feuilles, qui sont disposées soit isolées ou par deux dans la partie basse, soit en corolles superposées de sept ou huit feuilles dans la partie terminale.
Les tiges rampantes, très enroulées sur elles-mêmes, ont couramment une longueur de plusieurs mètres T. A leur extrémité, on trouve le fruit, qui se forme en premier, et atteint une taille d'environ 35 cm T sur 15 de diamètre. La fleur apparaît alors, jaune vif, très fine et formée d'une seule pétale enroulée en spirale, avec des étamines très longues et un unique pistil rond et bien camouflé. Le calice est à sépales soudées et d'un beau rouge vif, couleur que l'on retrouvera sur le bouton vestigiel.
La fleur joue un rôle indéterminé dans le cycle du kinutier, car elle ne produit pas de graines. Lorsqu'elle a été fécondée, elle se fane et tombe, laissant à sa place un bouton vestigiel rouge vif.
Le fruit est alors mûr, il s'ouvre par une simple pression sur le vestige de la fleur. Le couvercle se libère d'un coup et un nuage de spores jaillit d'un tube éjecteur pour s'éparpiller dans toutes les directions en se dispersant sur le couvercle. L'intérieur de la noix est tapissé de poils longs et souples, on y trouve une douzaine de pseudo-graines de 4 cm T de diamètre, très odorantes et très savoureuses si l'on prend soin d'enlever leur petite peau amère. Les pseudo-graines se conservent très longtemps, elles ne deviennent dures et immangeables qu'après un dizaine de mois.
La kinute peut aussi être ouverte par un quelconque mammifère solien, qui applique sa patte, son nez ou un autre appendice sur le bon endroit. Le nuage dépose alors des spores sur son pelage. Collants et griffus, ils vont bénéficier de la chaleur corporelle de l'animal pour se transformer en minuscules graines et se détacher pour rejoindre le sol et former une nouvelle plante.
Le système racinaire du kinutier est composé de plusieurs grosses racines dont chacune relie le bulbe aérien à un bulbe souterrain, duquel part un système racinaire plus fin et étendu.
Usages pratiques.
Les parties de la tige aérienne enroulées peuvent servir de ressorts de traction, une fois séchées. Si on les fait bouillir dans l'eau en extension, elles conservent cette forme et peuvent alors servir de ressorts de compression.
On peut refermer le fruit, et il ne s'ouvrira plus que par l'application de l'objet qui a servi à l'ouvrir, ou d'un simulacre reproduisant sa texture avec une précision d'environ 0,2 millimètres T. Soliens et humains utilisent couramment leur doigt pour remplir cet office.
La kinute permet alors, par exemple, l'envoi de courrier protégé, ou le transport vers PK des balises 4-dim recueillies dans les relais Lecler.
Il est très difficile de forcer une de ces noix, car elle résiste aussi bien qu'une tôle d'ultracier à toutes les formes d'effraction, en dégageant de plus un gaz nauséabond, parfois asphyxiant ou puissamment émétique.
Parties comestibles et parties toxiques, éléments dangereux
Le bulbe souterrain peut être consommé cru en ôtant soigneusement la peau, très amère.
Il mesure environ 6 cm T de diamètre, est excellent au goût et très nutritif en toute saison. C'est cependant en début de printemps (solien, bien sûr), qu'il est meilleur au goût et à la fin de l'automne qu'il est le plus gros en taille.
Il faut laver les pseudo-graines pour éviter d'ingérer des spores, lesquels provoquent des dérèglements intestinaux désagréables mais sans danger chez les humains. Il faut aussi les peler très soigneusement, car leur petite peau, c'est une constante dans cette plante, est très amère.
! ATTENTION, PLANTE DANGEREUSE !

Il faut prendre bien garde de couper le bulbe au dessus du tiers inférieur, pour laisser en place les racines et ne pas les couper.
De même, il faut absolument éviter, lors du déterrage, de couper la racine principale, ou même de simplement la blesser, et il faut aussi éviter de conserver le bulbe plus d'une journée une fois coupé.
Dans les deux cas, le bulbe devient toxique, la couleur de la coupure vire très légèrement au bleu. L'ingestion provoque des vomissements irrépressibles, une forte diarrhée, des saignements gastriques et intestinaux. Ces symptômes persistent pendant environ une journée et cessent rapidement. L'affaiblissement du malade est extrême et souvent mortel. De plus, si les lésions stomacales et intestinales s'infectent, ce qui est le cas général, la mort survient dans les jours suivants.