Page de garde Solis, un monde à part...


L'Île des Morts.
Bêta, le continent des temples.
A l'extrémité nord-ouest de la cordillère, on trouve deux grands lacs tout en longueur. Sur le plus à l'est, perpétuellement noyé de brumes, enchâssé dans les hautes forêts pluviales des tropiques, se dresse une île.
Saisissante vision que ces tours surgissant du brouillard, flanquées des silhouettes fantomatiques de grands peupliers noirs, percées de fenêtres sombres aussi obscures que les orbites vides d'un crâne décharné, ornées de portiques et de colonnades ouvrant sur des porches ombreux.
C'est l'Île des Morts.
Immense catacombe creusée non pas dans les profondeurs du sol, mais dans la roche couleur d'os de ces colonnes naturelles, qu'on ne sait quel peuple mythique et disparu a façonnées, dans le souci d'un improbable confort au delà de la mort.
«C'est pour ton repos, marcheur, que cette tombe attend»
La devise gravée sur le fronton de l'entrée principale a été rajoutée par Matthias Torn, le marcheur dont la dépouille est installée dans l'alcôve royale de l'aile ouest.
Tout au long d'interminables couloirs au plafond bas, on trouve des milliers de chambres funéraires dont les murs sont creusées d'alcôves, toutes vides. Beaucoup portent des inscriptions dans une langue inconnue et semblent donc avoir été utilisées dans le passé.
Un rêve solien montre des couloirs ressemblants à ceux de cet endroit.