Page de garde Solis, un monde à part...


 Le Grand Témoin (Alpha du Nord)
 Le Grand Sgeg (Alpha du Nord)
 L'Obélisque (Alpha du Nord)
Les marcheurs célèbres : Grégoire Houdier (le grimpeur).
Janvier T 9688 décembre SM 980
Grégoire Houdier, alpiniste. Peu de marcheurs étaient aussi discrets. Il a fallu des recherches assez importantes pour retrouver sa fiche d'inscription avec ces trois mots. Elle faisait partie d'un lot de fiche saisies manuellement en 965 et jamais intégrées à la base principale. Son départ n'a pas été enregistré non plus, mais certains témoignages le situent vers la fin de l'été solien 968 (janvier T 968).
En lisant son journal, on a pu en conclure qu'il était venu sur Solis pour gravir ses plus hauts sommets. Il n'a réalisé qu'une partie de son rêve, en effet, les plus hauts sommets de Solis sont sur Bêta et sa navette l'a déposé sur Alpha, au nord-est de PK, à la limite entre la grande forêt équatoriale et la savane.
Il part vers l'ouest en suivant la lisière, traverse la savane en direction du désert et longe sa bordure sud avant de se diriger vers le plus haut pic de la cordillère alphéenne, le Westpoint (7 420 mètres).
Houdier n'indique pas de dates dans son journal. Il utilise une numérotation chronologique en haut à gauche des feuillets, mais certains chiffres sont précédés d'un ou plusieurs points, indiquant peut-être des jours passés sans rien noter. Il est cependant possible de repérer les saisons soliennes par le biais de ses notes météorologiques.
Il va gravir tous les sommets de plus de 4 000 mètres (soit treize mille pieds* environ, toutes les altitudes sont notées en pieds dans son journal, sans raison connue) en suivant la cordillère vers le nord sur plus de 4 000 km.
Il passe en revue la cordillère dans la zone où elle traverse le grand désert d'Alpha, qui est aussi la partie où se trouvent les plus hauts sommets. Lors de trois hivers successifs, il séjourne dans le même village de montagnards soliens, sans en parler beaucoup dans son journal. Il mentionne pourtant une fillette nommée Ga-E-Miri et semble s'interroger sur sa paternité.
Il reprend cependant sa route en continuant à suivre la cordillère vers le nord, puis pique ensuite sur 400 km à travers la prairie pour rejoindre le Grand Témoin, une formation tabulaire culminant à 5 230 mètres. De là il rejoint le rivage de l'Océan Tortueux dans l'intention de trouver des pêcheurs soliens pour rejoindre Bêta en bateau.
Il repart pourtant dans la prairie vers deux autres formations tabulaires, des aiguilles spectaculaires, le Grand Sgeg (4 180 m) et l'Obélisque (3 950 m).
Il rejoint de nouveau l'océan, mais trouve la mort dans des circonstances inconnues.
Un autre marcheur, Fanch Genafinas Beltarnatis-Itudinas (le pêcheur), découvre son squelette le 8 décembre SM 980* (automne solien), au pied d'une falaise d'a peine soixante mètres de haut. On ignore la date exacte de la mort de Grégoire Houdier, mais son journal s'interrompt en automne solien, et comme il faut plus d'un an (T ou solien) pour qu'un cadavre devienne un squelette, il est possible que sa mort remonte à 979, et plus probablement à 978.
Le journal de Grégoire Houdier a d'abord été publié avec celui de B-Itudinas sous le titre "Le grimpeur et le pêcheur".
De nos jours, on trouve plutôt des rééditions de sa deuxième édition, "Nord Alpha vertical", qui ne contient que les cartes établies par Houdier et le recensement des sites d'escalade du nord d'Alpha.


Le pied est une ancienne unité de mesure de la Terre antique (tribale), sa valeur approche le tiers de mètre T (0,3048 m).
Les correspondances exactes de dates peuvent être assez difficiles à trouver, car les voyages en navettes peuvent durer plusieurs jours, sans référence temporelle précise pour le passager. On annote donc les dates indiquées par les marcheurs avec les lettres SM pour Solis, Marcheur.