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Phyllostachys ??viridiglaucescens?? 
C'est le plus précoce de la bande (et aussi le plus envahissant). Dès la fin avril, on voit pointer les pousses, en cônes assez obtus et de couleur un peu rougeâtre. Elles stagnent un peu, puis, quand la chaleur estivale est bien annoncée, elles décollent... de 15 à 20 centimètres par jour.
Droites comme des fusées, enroulées dans leurs gaines, elles sont assez fragile à ce stade et elles risquent de se casser en cas de coup de vent, en frottant contre le haut du grillage par exemple, comme en 2000, ou en se coinçant dans le tuteurage (cas des espèces à port retombant).
En général, les pousses se trouvant au milieu du feuillage sont bien protégés de ce genre de déboires.
Lorsqu'elles ont atteint leur pleine hauteur (4,5 mètres cette année 2001, quatrième de la plantation), les premières feuilles de la pointe se déroulent, puis les gaines s'écartent et tombent en libérant les branches et les feuilles. Ce stade dure environ une semaine.
La finesse des nouvelles feuilles et la délicatesse de leur vert tendre sur le ciel bleu d'été est un ravissement.
Après quelques jours, les feuilles se sont rigidifiées et elles commencent à chanter dans les petits souffles d'airs, d'une toute petite voix accompagnant le balancement du chaume.
Tu l'auras compris en lisant ces lignes, le bambou est un incomparable générateur de beauté pour celui qui sait l'appréhender.
Phyllostachys nigra "henonis"
C'est sûr, nigra veut dire noir en latin. Mais ses chaumes restant toujours du plus beau vert, il faut supposer que l'étiquetage "jardinerique" avait pris un coup de chaud, ou que le henonis indique un noir tirant sur le vert clair...
Assez plaisanté, c'est vraiment l'espèce exacte de ce bambou, et il est très beau, petites feuilles, chaumes rectilignes, très traçant et vigoureux.
Ses chaumes deviennent en viellissant jaune au soleil ou glauque (d'un vert tirant sur le bleu) à l'ombre.
Son nom provient du Dr. Henon, un médecin français exerçant dans un hôpital japonais. En 1895, en guise de cadeau de départ, ses collègues lui dédièrent cette variété provenant de hautes montagnes aux hivers très froids (-22°C). Source : www.bambus.de (Wolfgang Eberts)
Phyllostachys nigra
Ce plant de nigra a une histoire. J'en cherchais un depuis longtemps, et finalement, je l'ai trouvé cet été 2000 au "tropique du papillon", à Elne (Pyrénées orientales), un peu par hasard. Une conséquente touffe ensauvagine les abords de l'entrée de cet endroit exceptionnel.
Comme la vente des bambous n'y est qu'une activité annexe, le propriétaire ne savait plus s'il en avait. Alors je lui ai demandé, en désignant le bosquet : «Vous avez une bêche ?»
La saison d'été n'étant pas très propice à l'opération de prélèvement de rhizome (à la fois du point de vue végétation et du point de vue... terrassement), il me proposa à la place une fouille approfondie dans la zone des "invendus". Cette opération nous ramena un plant certainement invendable, mais d'un charme fou.
Gracieusement préparé pour le voyage de retour et offert avec le sourire.
Cette année, il présente une seule pousse de 8 mm de diamètre. Elle atteindra vraisemblablement 1 m 60, peut-être même 2 mètres.
Pseudosasa (arundinaria) japonica "metake"
Ce bambou "flèche", comme son nom japonais l'indique, sert à en fabriquer. Ses chaumes très droits, sans noeuds, sont le matériau idéal pour cet usage. Autre particularité, ses gaines de couleur paille séchée persistent plusieurs mois.
Par ailleurs, ses feuilles de grande taille et sa disposition en touffe font de lui le bambou idéal pour un massif isolé.
 
On peut aussi le laisser intégré à une haie, comme je l'ai fait. Je m'en suis servi pour arrêter la haie par un massif, et j'ai repris un rhizome pour en créer une nouvelle touffe à l'autre extrémité.
Phyllostachys aurea
La plupart des leptomorphes (les tiges souterraines "exploratrices") et une partie du rhizome de ce plant étaient pourris, victimes du préjugé qui fait du bambou une plante aquatique.
Au risque de répéter, le bambou aime l'eau, mais pas plus qu'un lilas ou un géranium.
Bon, après avoir ôté les parties mortes, je l'ai installé à l'ombre, abrité du vent par une haie de thuyas voisins.
Planté en octobre (ce n'est pas forcément la meilleure période), il fait en juin de cette année cinq pousses bien développées. Elles montent déjà à presque 2 mètres.
Bientôt, ses chaumes couleur paille dorée se découperont sur le vert moche des thuyas.
Sauf que je viens d'apprendre que, même si "aurea" signifie "doré", les chaumes de P. aurea sont vert.
Phyllostachys aureosulcata "spectabilis"
Planté en octobre 2001, ce bambou présente des chaumes jaunes au sillon (sulcus) vert, très décoratifs. La base des chaumes est en zigzag. Les jeunes pousses sont rouge brillant.
D'après Wolfgang Eberts, qui a introduit cette variété en Europe en 1986, c'est le bambou de jardin idéal.
Originaire de la ville de Shangai (Chine), on le donne pour une hauteur de 3 à 5 m.
Pleioblastus fortunei "argenteom"
Ce bambou nain est aussi classé comme bambusa nana variegata. Il va accompagner une rocaille, en exposition mi-ombre.
Il paraît qu'il faut le tondre au printemps.
Bon, il est tondu, mais avant, il a gelé, et assez bien gelé. Cependant, je suis resté zen comme le serpent jaune, mon totem, et ma patience a été récompensée. Il repousse depuis fin avril, un peu clairsemé, mais il repousse.
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, qui n'est pas noir, un pseudosasa (arundinaria) japonica "metake" 