Page de garde "phil.ae" À la poursuite des V-1  Fermer cette fenêtre

L'arme de représailles n°1 (Vergelstungswaffe 1 ou V1) était un petit avion sans pilote de 6 mètres d'envergure portant une tonne d'explosif, ce qui en faisait plutôt une bombe volante. De construction très simple, il était produit en masse et provoquait des dégats considérables malgré sa faible précision, ainsi qu'un effet marqué sur le moral des civils qui étaient visé par cette machine sans âme. C'est beau la guerre moderne...
Propulsé par un pulsoréacteur à clapets, l'engin pouvait atteindre 500 km/h avec un bruit évoquant une motocyclette.
Lancé depuis une rampe de béton inclinée, la bombe volante se dirigeait vers sa cible grâce à un compas, et une hélice frontale mesurait la distance parcourue pour déclencher le piqué final.
L'objectif était atteint dans une proportion de 40 %, les pertes se répartissant de façon équilibrée entre explosion prématurée en vol, chute en dehors de la cible et destruction par la défense adverse.
De juin 1944 à février 1945, les V1 étaient lancés parfois au rythme de 200 par jour en direction de Londres.
Il était possible d'attaquer les V1 en vol, et les chasseurs rapides, Mustang, P-47, Spitfire XIV, Tempest s'illustrèrent dans cettte chasse un peu spéciale.
Abattre un V1 est un exercice difficile, car approché de l'arrière il offre une cible minuscule, et, attaqué en piqué, il est trop rapide pour pouvoir facilement effectuer une seconde passe. C'est aussi un exercice très dangereux, car l'explosion de la bombe (1 tonne d'explosifs) est fatale au chasseur qui le tire de trop près.
La chasse abattit 1847 V1 au total, la D.C.A. 1866 et 244 furent victime des ballons de barrage.

Jean Maridor, chasseur de V1.
Le 3 août 1944, le français Jean Maridor attaque un V1 et trouve la mort en le faisant exploser pour l'empêcher de tomber sur un hôpital.
 Jean Maridor Jean Maridor est un des pilotes du squadron 91 qui, équipé de Spitfire Mk XIV, est affecté à la chasse au "doodle-bug" (hanneton) ou "diver" (plongeur).
Le Pilot Officer Faulkner du squadron 91 utilise une méthode qui consiste à faire plonger la bombe volante dans la mer en la déséquilibrant. Il engage l'aile du Spitfire sous celle du V1, et d'un coup d'aileron, il la relève brusquement.
Jean Maridor a ainsi envoyé en mer une dizaine de V1 par cette méthode, mais, le 3 août 1944, celui qu'il poursuit est déjà au-dessus de l'Angleterre, et il doit donc l'abattre au canon pour éviter qu'il n'atteigne sa cible, presque certainement Londres.
Maridor se place à la bonne distance et tire. Non seulement la bombe n'explose pas, mais l'engin, endommagé, amorce un piqué vers Benenden School, alors utilisée comme hôpital militaire.
Jean Maridor se rapproche alors à vitesse maximale et tire de nouveau à moins de 50 mètres pour être sûr de ne pas manquer.
Les témoins rapportent une explosion terrifiante et un énorme nuage noir, suivie d'une pluie de débris. Le plus gros est le RM656 de Jean Maridor, personne ne voit de parachute.
Seule, l'aile droite du Spitfire, arrachée par la tuyère de fonte du V1, tombe lentement en tournoyant...
À 24 ans, Jean Maridor a sacrifié sa vie pour en sauver d'autres.

Le squadron 91 comptait un autre français spécialiste du V1, Henri de Bordas, qui en abattit 9 et demi pour sa part.

Sources : consulter le webauteur.

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