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Le laboratoire mobile LUNAKHOD (URSS, 1970-1973)

Premier laboratoire mobile automatique à la surface de la Lune, Lunakhod est conçu pour étudier la topographie, la géologie et les structures morphologiques du terrain. Il peut de plus déterminer divers paramètres physiques du sol et de l'environnement de surface lunaire.
Lunakhod est déposé en douceur à la surface de la Lune par une sonde Luna spécialement équipée de rampes de descente et de systèmes de télécommunications.

C'est la sonde Luna 17 qui emporte Lunakhod 1. Lancée le 10 novembre 1970, elle parvient à se poser (voir la trajectoire type dans le programme Luna) en douceur, le 17 novembre 1970. Elle dépose le premier véhicule robotisé à la surface de la Lune, dans la Mer des pluies, près du promontoire Héraclides.
Lunakhod 1 fonctionne pendant 11 mois et parcourt 10 540 m tout en menant de multiples mesures et expériences.

Le 16 janvier 1973, Luna 21 se pose en bordure de la mer de la sérénité, dans le cratère Le Monnier, avec le véhicule laboratoire Lunakhod 2. Il parcourt 37 km pendant ses quatre mois d'activité.

 Lunakhod 1 Le laboratoire mobile Lunakhod a un lourd programme à accomplir. Il est supposé étudier la topographie, la géologie et les structures morphologiques du sol lunaire, déterminer sa composition chimique, ses propriétés physiques et mécaniques. Il doit également mesurer l'environnement de radiations et l'intensité des rayons X spatiaux et supporter l'expérience laser/Lune. Le premier Lunakhod devait en outre tester les procédures de déchargement depuis le module de descente et le roulage au sol.

Aussitôt après l'atterrissage et la réception des conditions opérationnelles de tous les systèmes embarqués, le déchargement du véhicule mobile est effectué, le même jour.

 Lunakhod 2 est parti sur les chapeaux de roues...
Image de Luna 21, on peut voir les traces des roues de Lunakhod 2.

Le programme d'exploration lunaire de Lunakhod peut commencer. Il sera conduit principalement pendant les périodes de jour lunaire (3 pour Lunakhod 1).


Le véhicule mobile Lunakhod.

Lunakhod est composé de deux parties principales : le compartiment d'instrumentation et le chassis roulant. Il pèse au total 756 kg.
Le compartiment d'instrumentation a une forme tronconique et est pressurisé. Sa partie supérieure est utilisée comme radiateur de refroidissement dans le système de contrôle de température. Il est surmonté d'un couvercle spécial basculant, dont la face intérieure est tapissée d'éléments de batterie solaire, utilisée plors de périodes de jour lunaire.
La partie avant du compartiment est munie de deux hublots pour les caméras de télévision, on y trouve également les instruments scientifiques et au coin, le réflecteur pour l'expérience laser/Lune.
Deux caméras panoramiques sont installées, à droite et à gauche du compartiment, chacune couplée avec un indicateur d'inclinaison. Une antenne à grand gain et cinq antennes omni-directionnelles sont montées sur le bord extérieur du compartiment.
La partie arrière du compartiment d'instrumentation reçoit le générateur thermoélectrique à radio-isotopes. Il sert à maintenir le gaz contenu dans le compartiment à la température requise pendant la nuit lunaire.
Le compartiment d'instrumentation contient les systèmes de réception et d'émission radio, les unités de contrôle à distance, le système de puissance électrique, les appareils de communication, les dispositifs de contrôle automatiques, le système de contrôle de la température et les transmetteurs des expériences scientifiques.
Pour des raisons de redondance, la réception radio fonctionne sur deux bandes, cependant, la transmission se fait sur une seule. Deux systèmes de télévision indépendants équipent Lunakhod.
Le premier, à basse résolution, est utilisé pour transmettre à la Terre les images du terrain nécessaire au déplacement de Lunakhod. La résolution et le champ de ses caméras sont calculés pour répondre à ce seul besoin.
Le second système de télévision comporte quatre caméras panoramiques disposées de telle manière que deux d'entre elles couvrent un champ horizontal de plus de 180° sur 30° en vertical. Les deux autres caméras fournissent des images du terrain et de l'espace sur 360°.
Le nécessaire régime thermique de Lunakhod est fourni par des systèmes actifs de contrôle de température, mais aussi par des dispositifs passifs, tels que des couvertures isolantes et divers capots de protection.
Pendant la nuit lunaire, des vannes automatiques détournent le gaz de refroidissement du radiateur et l'envoient dans le générateur thermoélectrique à radio-isotopes pour le chauffer. De plus, dès la fin du jour lunaire, le couvercle principal est refermé, pour éviter des pertes de chaleur par le radiateur supérieur.
Le système de régulation maintient automatiquement la température dans les limites requises, cependant, une intervention à distance depuis la Terre reste possible.
La puissance électrique est fournie par le panneau solaire du couvercle, qui peut être réglé à un angle allant de 0 à 180° pour capter le maximum d'énergie solaire. Des batteries de stockage et un système de contrôle complètent le dispositif.

Le châssis roulant comprend huit roues équipées chacune d'un moteur et d'une suspension indépendants. Elles sont reliées par paire au bas du compartiment d'instrumentation.
Lunakhod peut ainsi se déplacer à deux vitesses en avant et en arrière, tourner à droite ou à gauche en roulant, et aussi sur lui-même. Des freins à disque à commande électromagnétique sont utilisés pour le retenir sur les pentes et pour l'arrêt complet.
La vitesse maximum de Lunakhod est de 2 km/h.
Le système de sécurité provoque l'arrêt de Lunakhod en cas de tanguage ou de roulis extrême ou bien de surcharge électrique des moteurs des roues.
Un ensemble de capteurs estime la mobilité de l'engin en mesurant continuellement son assiette et son inclinaison, les courants électriques des moteurs de traction, le nombre de tours des roues et leur température.
L'instrument de mesure des propriétés du sol lunaire permet de recevoir rapidement des données sur les conditions de déplacement. Plusieurs capteurs sont reliés à un poinçon cônique à rainures hélicoïdales. Ils mesurent la force agissant sur le poinçon, sa profondeur d'enfoncement et son angle de rotation dans le sol.
La distance de déplacement est mesurée par le nombre de tours des roues de traction. Le patinage est pris en compte par une mesure sur une neuvième roue, tournant librement.