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La LOI de TITIUS-BODE
fausse mais utile

Cette loi empirique (issue de l'observation et de l'expérience mais non de la théorie) établit une relation entre la distance des planètes au Soleil et leur rang, compté à partir du Soleil.
Elle a été ébauchée en 1741 par un astronome allemand du nom de Wolf.
Son compatriote Johann Daniel Titius (1729-1796) la reprend en 1766, mais elle est surtout connue grâce à Johann Elert Bode (1747-1826) qui la publie en 1772, alors qu'il est directeur de l'observatoire de Berlin.
Cette loi n'a jamais pu être rattachée à une caractéristique physique quelconque dans le système solaire. Sa validité est très approximative, surtout pour les planètes lointaines.

De façon moderne, la loi de Titius-Bode s'exprime par la formule suivante :
  dans laquelle :
. a est la distance planète-Soleil en UA (Unités Astronomiques),
. n est le rang de la planète à partir du Soleil, en partant de moins l'infini pour Mercure, 0 pour Vénus, 1 pour la Terre, etc..

n a (Bode)planètea (actuel) Calcul de "a" pour les planètes de - l'infini à 4.
Comparer aux valeurs actuelles.
Confrontée aux faits observables (la mesure de la distance des planètes), la loi de Titius-Bode ne se vérifie pas, sauf si l'on admet la présence d'une planète de rang 3 qui n'aurait pas encore été observée.
Cela a poussé les astronomes à chercher à cet "endroit" et à découvrir les astéroïdes.
moins l'infini 0,4Mercure0,387
00,7Vénus0,723
11Terre1
21,6Mars1,523
32,8 ? ? ?Cérès 2,77
45,2Jupiter5,202

Les conséquences d'une loi approximative.
Malgré les défauts de la loi de Titius-Bode, la lacune apparaissant pour le rang 3 dans la suite calculée excite la curiosité des scientifiques. On ne connait aucune planète correspondant à ce rang 3.
Les recherches commencent alors pour trouver cette hypothétique planète inconnue de rang 3.
Bode et le baron hongrois von Zach montent une sorte de "police du ciel" dans ce but, mais c'est un italien, le père Giuseppe Piazzi, fondateur de l'observatoire de Palerme, qui va les devancer.
Le 1er janvier 1801 (premier jour du 19ème siècle), il découvre un astre inconnu dans la constellation du Taureau.
C'est l'astéroïde n°1, qu'il nomme Cérès, pour honorer la déesse tutélaire de la Sicile.
Le 28 mars 1802, Wilhelm Olbers découvre le n°2, Pallas.
Le 1er septembre 1804, Karl Harding découvre le n°3, Junon.
Quand W. Olbers découvre 4 Vesta le 27 mars 1807, il est frappé par la similitude des orbites et il émet l'hypothèse de l'explosion d'une planète plus grosse, dont les corps découverts seraient des fragments.
Cette hypothèse est encore en vigueur de nos jours, mais on doit la relativiser.
En effet, si on connait des familles d'astéroïdes (comme Flora, Eros, Thémis, Coronis et Maria), qui résultent très probablement de la fragmentation d'un objet unique d'environ 200 km de diamètre, la majorité des spécialistes considère plutôt les astéroïdes comme des condensations de la nébuleuse primitive, qui n'auraient pu s'agglomérer en planétésimales par suite des perturbations gravitationnelles de Jupiter, par exemple.

Corrélats :
Les astéroïdes
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